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Little Big Impact : l'accompagnement du nécessaire changement...
Avec la crise actuelle, nous nous retrouvons à la croisée des chemins. Des actions qui hier se révélaient louables mais non urgentes, se retrouvent propulsées sur le devant de l'actualité.
Avec Little Big Impact, sa toute récente entreprise, Vincent Juliard (promo 2012) nous fait son retour d'expérience sur les problématiques rencontrées par une toute jeune start up mais surtout sur les virages que nous devrons tous prendre à plus ou moins longue échéance.
Propos recueillis par Gregory Abbondanza.
Vincent, peux-tu nous parler de ton entreprise, Little Big Impact ?
Little Big Impact est une entreprise sociale que j’ai co-créée avec mes 3 associés en janvier 2020 avec la conviction que nous avons aujourd’hui une occasion unique de construire un futur plus désirable.
Notre mission, c’est d’accompagner particuliers et entreprises à réussir leurs projets de changements et à passer à l’action en faveur d’un monde plus durable et plus équitable.
Pour cela, nous les aidons sur trois dimensions : trouver leur voie d'acteur du changement ; adopter des pratiques plus responsables ; développer des projets ou actions collectives à impact positif.
Pourquoi un tel projet ? Quels besoins avez-vous identifié ?
Nous percevons désormais les limites auxquelles est arrivé notre système, basé sur la concurrence, l’accumulation et la consommation d’énergies non renouvelables.
Aujourd'hui, la prise de conscience de la nécessité d'agir est massive, mais derrière cette réalité, il y a une autre réalité : celle du faible "passage à l'action".
Au niveau individuel, 81 % des Français interrogés par Elabe en novembre 2019 se disent « dans l'obligation de changer [leurs] habitudes et [d']adopter un mode de vie plus sobre ».
Mais les usages évoluent peu, car changer est complexe, et l’écart entre les valeurs des individus et ce qu’ils font au quotidien s’accentuent.
D’où la croissance de sentiments de mal-être (burn out, bore out, brown out), d’inutilité, de perte de sens, de perte de confiance...
Au niveau des entreprises, nous avons constaté également des problématiques similaires.
Les comités de direction cherchent de plus en plus à faire évoluer leurs business models pour répondre aux défis sociaux et environnementaux mais aussi pour répondre aux attentes de leurs clients.
C’est une question de survie.
Mais si les entreprises maîtrisent les transformations techniques, c’est une toute autre histoire quand cela implique des changements humains.
- Comment faire adhérer ses collaborateurs à un projet de transformation qui bouleverse les habitudes lorsque l’engagement des collaborateurs ne cesse de diminuer ?
- Comment amener ses collaborateurs à développer de nouvelles pratiques positives, notamment plus responsables, collaboratives et agiles ?
- Comment réussir sa transformation alors que les pratiques managériales évoluent peu ou pas ?
Autant de défis qui nécessitent souvent une expertise spécifique lorsque l’on sait que 70% des projets de changement échouent en entreprise.
Notre enjeu est donc d’accompagner l’ensemble de ces projets de changement comportemental à l’échelle individuelle et collective :
- pour que chaque personne, qui le souhaite, puisse changer et retrouver du sens en alignant ses valeurs et ses pratiques
- et pour que chaque dirigeant acquiert la bonne méthode pour opérer la transformation de son entreprise visant à générer des impacts sociaux et environnementaux positifs.
Plus concrètement que proposez-vous ?
Pour les individus en quête de sens, en reconversion professionnelle ou à la recherche d’un projet à impact positif qui leur correspond, nous avons développé le programme Cap positif.
Un programme de 2 mois mixant séances de coaching individuel et collectif et reposant sur une méthodologie unique : les 5 mondes.
En faisant ce programme, les participants passent ainsi par 5 grandes phases pour ressortir avec une meilleure connaissance d’eux-même et un projet de changement plus clair :
- Le monde invisible qui permet de comprendre sa situation actuelle et découvrir les architectures invisibles qui influencent nos comportements
- Le monde intérieur pour apprendre à mieux se connaître
- Le monde des possibles pour identifier des voies d’action à explorer
- Le monde réel pour définir un projet de changement concret
- Le nouveau monde pour passer à l’action
Pour les entreprises, nous créons des programmes sur mesure pour les aider à décrypter les enjeux sociétaux actuels et à venir puis à élaborer et mettre en oeuvre des stratégies de changement efficaces.
En voici quelques exemples :
- des explorations de thèmes à impact positif via des parcours immersifs sur site ou hors les murs (format learning expedition actionnante)
- des démarches d’engagement collaborateurs et parties prenantes via des parcours autour de la quête de sens et la recherche d’actions positives
- des démarches de co-construction et de mobilisation au service de leurs enjeux à impact positif via des dispositifs d’animation expérientiel (atelier créatif, séminaire d’engagement, hackathon, barcamp…)
En quoi votre solution est-elle innovante ?
Tous nos programmes s'appuient sur un socle méthodologique, issu des sciences humaines et comportementales, que nous avons expérimenté pendant plusieurs années. Et nous les avons tous conçus grâce à notre écosystème d’experts, en changement comportemental notamment, qui se reconnaît dans notre ambition.
Autre aspect innovant, nous mobilisons dans chacun de nos programmes notre communauté d’acteurs du changement.
Les grandes entreprises, les entrepreneurs, les associations et les particuliers se retrouvent ainsi à travailler ensemble pour bénéficier de leurs compétences et connaissances diverses et complémentaires.
Et troisième point, nos programmes sont construits pour générer un avant/après tangible car :
- ils intègrent dans leur mécanique les conditions du passage à l'action issues de la psychologie de l’engagement
- ils intègrent au cœur de leur démarche l’expérimentation, le test & learn
- ils reposent sur une approche globale de l'individu (tête-cœur-corps)
Où en êtes-vous aujourd’hui ? Êtes-vous impactés par la crise actuelle ?
Nous travaillons sur notre vision et nos offres depuis décembre 2019 mais nous ne sommes visibles du grand public que depuis début avril 2020.
Avant notre lancement, nous avons également constitué le premier noyau de notre communauté composée d’une dizaine de partenaires dont le Groupe Interdisciplinaire d'Experts pour les COmportements (le GIECO, l'un des sous-groupes du GIEC) porté par le neuroscientifique français Jacques Fradin.
Notre entreprise est donc toute récente et nous avons bien entendu dû adapter notre lancement avec la crise inédite que nous traversons.
Nous avons décalé tous nos événements et repensé intégralement notre plan de communication.
Mais cela nous a aussi poussé à nous réinventer en proposant des accompagnements gratuits spécialement pour le confinement. Et cette stratégie “solidaire” s’est révélée utile puisque nos publications ont été relayées en 3 semaines seulement à plus de 10 000 personnes sur nos réseaux sociaux.
Les entreprises aussi se manifestent et nous travaillons déjà sur nos premières propositions d’accompagnement notamment pour SOLVAY et la RATP.
C’est un début prometteur !
Votre message d’espoir à la communauté alumni ?
Je suis plus que convaincu que nous avons les capacités de changer de modèle. Nous avons déjà toutes les solutions à portée de main.
Mais l’un des grands défis qui reste devant nous c’est d’opérer un changement culturel et comportemental à grande échelle.
Cela passera selon moi, par le changement comportemental de chaque individu, par une meilleure compréhension du monde qui nous entoure, une meilleure connaissance de soi et des grands défis auxquels notre société fait face.
C’est à la main de chacun !
Après, il ne faut pas se leurrer, cela prendra encore beaucoup de temps. Il faudra peut être encore faire face à de nombreuses crises sanitaires ou économiques avant d’opérer un changement plus radical mais à terme nous y arriverons, nous en serons obligés.
Mais aujourd’hui, et c’est encore plus vrai pendant la crise actuelle, il y a un éveil des consciences sur les problématiques sociales et environnementales et de plus en plus de personnes s’interrogent sur leur utilité sociale.
C’est ce qui me rend optimiste pour la suite et qui me fait dire qu’il est possible de faire changer le cours des choses si tout le monde apporte sa contribution.
Il suffit de suivre l’exemple du colibri. Et pour ceux qui ne connaissent pas la légende chère à Pierre Rabhi, la voici :
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :
- "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "
Et le colibri lui répondit : - "Je le sais, mais je fais ma part."
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