U ... comme Université Catholique
Le 12 juillet 1875, l’Assemblée Nationale ratifiait par 316 voix contre 266 un texte de loi dont l’article 1erspécifiait : « L’enseignement supérieur est libre. » Abolissant le monopole d’État, il reprenait une proposition de loi du Compte JOUBERT déposée le 31 juillet 1871 et votée en première lecture en décembre 1874.
Cette nouvelle loi constituait un aboutissement pour les Catholiques, puisque 1833 avait apporté la liberté de l’enseignement primaire, et 1850, celle de l’enseignement secondaire.
Alors qu’à Paris et à Lille s’organisent dès octobre 1875 les premières facultés libres, Monseigneur FREPPEL (1827-1891), Evêque d’Angers depuis cinq ans, inaugure le 15 novembre la Faculté de Droit dans sa bonne ville, qui obtient de haute lutte de se voir désignée siège de l’Université Catholique de l’Ouest, au détriment des deux autres candidats Poitiers et Rennes.
Charles-Emile FREPPEL, théologien ultramontain, et partisan de l’autorité du Pape était un ami de PIE IX (1846/1878), qu’il avait servi personnellement à Rome. C’est à son instigation qu’il avait été nommé à Angers où il allait rester de 1870 à sa mort en 1891. Il devait également devenir député du Finistère de 1880 à 1891 et s’illustrer à la chambre comme le héraut d’un catholicisme de choc. Il y fit preuve d’une énergie débordante, et plus d’une fois l’hémicycle résonna de ses colères mémorables. Doté d’une très forte personnalité, FREPPEL savait allier à merveille l’influence et l’action, et nul doute qu’il ait su, dès 1872, employer l’une et l’autre à bon escient afin de mener à leurs termes les fondations de l’UCO, son « grand œuvre », comme devait le qualifier, beau joueur, son adversaire « idéologique » l’archiviste Célestin PORT.
Désormais chaque année suivante, Monseigneur FREPPEL allait ouvrir une nouvelle Faculté : Lettres en 1876, Sciences en 1877, Théologie en 1879 auxquelles viendront s’ajouter après sa mort, l’École Supérieure d’Agriculture et de Viticulture en 1898, puis en 1909, l’École Supérieure de Commerce et d’Industrie.
Un bref papal de 1913 en rattachant toute la Bretagne à la circonscription d’Angers assura la pérennité financière de l’UCO. Celle-ci rassemblait désormais pas moins de quinze départements, de l’Ille-et-Vilaine à la Charente.
L’Université, à travers la Société de ses amis, fut reconnue d’utilité publique en 1941.
Paris, Toulouse, Lyon, Lille, et Angers représentaient alors les cinq grands pôles de l’enseignement supérieur catholique de France.
Monseigneur FREPPEL