Admission à l'ESSCA


A
u départ
, les conditions définies par la brocher de 1909 indiquent que chaque postulant, âgé de 15 ans révolus au moins, devra subir un certain nombre d'épreuves qui relèvent des connaissances générales dans la plupart des matières.

Ce dispositif alterne de fait avec une admission sur dossier. L’hétérogénéité du recrutement implique que les postulants justifient de niveaux très divers. De très jeunes candidats, mineurs, quelquefois d’à peine 17 ans, sont reçus avec en entretien avec leurs parents.

Dautres sont diplômés et titulaires du Baccalauréat (7 sur 41 en 1942, 9 sur 37 en 1943, 2 sur 28 en 1944, 6 sur 34 en 1945 par exemple). La sélectivité n’est donc pas très forte dans un premier stade. En revanche, la sélection s’opère, impitoyable, entre les deux années d’études et la direction déplore à cette occasion une déperdition importante, récurrente et difficile à gérer financièrement, particulièrement durant l’entre-deux guerres. 

 

Épreuves écrites à Paris Villepinte, en 2008. L’ESSCA est alors la première école après Bac à franchir le cap des 5 000 candidats pour son concours d’entrée.

 

En mai 1945, il est décidé que seuls les titulaires des deux baccalauréats seront dispensés de l’examen d’entrée, l’âge minimum requis pour intégrer l’École étant désormais de 17 ans révolus. Mais dès juin 1950, la dispense d’examen pour les bacheliers est supprimée à compter de la rentrée. Le Directeur Jacques NEVEU (1941/52) expose dans quelles conditions « le bénéfice de la sécurité sociale n’a pas pu être accordé aux élèves de l’École, que l’on a refusé d’assimiler aux étudiants de facultés ou d’autres écoles supérieures reconnues par l’Etat sous prétexte d’un niveau inégal de recrutement. »

En dépit des efforts en la matière, et hormis l’année 1946 avec 60 % de bacheliers sur un effectif relativement faible il est vrai, la décennie 1940-1950 voit la proportion de titulaires du Bac osciller entre 7 et 23 % selon les années. En 1950, si le nombre de bacheliers a certes augmenté de 35 % depuis 1939 au niveau national, il n’est encore que de 32 362 lauréats pour l’ensemble du pays.

De fait les règles de passage sont d’autant plus exigeantes. Le bulletin de 1956 nous informe qu’en 1954, 17 élèves sur un effectif terminal de 47, se sont vus remettre leur diplôme final. L’année suivante 15 étudiants sur 36 seulement se le verront décerner.

La promotion « La Pérouse » au tout début des années soixante nous confirme que la Direction pratique « la sélection continue ». « À la fin de l’année scolaire, le classement tombe comme un couperet et impose aux moins bien notés un départ pour l’armée et le crapahut dans les djebels ! » Nous sommes en pleine Guerre d’Algérie. « Au moment de la sortie, en juin 1962, la promotion ne compte plus que la moitié de son effectif initial. »

 

 

 

Ce mode de sélection obère dans la pratique toute velléité de reconnaissance de notre Etablissement par l’Etat. Une situation qui ne peut perdurer plus longtemps dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

À partir de 1973, et pour satisfaire au cahier des charges fixé par l’Etat dans le dossier de reconnaissance, le baccalauréat devient obligatoire pour tous. En 1975, on admet les candidats qui justifient d’une année d’enseignement supérieur ou de prépa, avant qu’en 1979 ne s’impose la règle définitive qui prévaut aujourd’hui : le recrutement s’effectue au niveau du Bac exclusivement. Et pour un motif aisé à comprendre qui tient à la cohésion des promotions ; principe qualitatif dont le strict respect assure le succès de notre établissement et en fait un modèle imité.

« En 1998, l’ESSCA contribue fortement à la reconnaissance de ce modèle d’accès direct après Bac et créé en s’associant à deux écoles de gestion, l’IÉSEG et l’ESDES, la banque d’épreuves écrites ACCÈS. L’École travaille à la mise en place d’épreuves écrites communes conçues pour les bacheliers ainsi qu’à un dispositif d’aide à la préparation du concours par l’édition d’annales. École leader du concours ACCÈS, l’ESSCA poursuit une politique de qualité et d'équité de son recrutement » rappelle Pascale MOREAU, Directrice de la communication et des concours d’entrée.

Actuellement, le concours d’entrée est très sélectif puisque 5 174 jeunes gens le préparent. À la rentrée 2009, 87 % de la promotion ont obtenu leur Baccalauréat avec mention, dont environ la moitié de Bien et de Très Bien.

En 1969, 1 candidat sur 3 présentés était reçu ; en 1973, 1 sur 5 ; en 1976, 1 sur 8 et aujourd’hui, entre 1 sur 12 et 1 sur 13 !

L’ESSCA est devenue l’École de référence pour le recrutement post-Bac, formule dont elle est l’initiatrice.

Affiche du Concours à l'ESSCA (1975)